
Description du métier
Le Gestionnaire de centre équestre coordonne la vie d'un établissement dédié aux activités équestres. Il s'assure du bon fonctionnement quotidien, du bien-être des équidés et de la satisfaction des clients. Son rôle oscille entre direction opérationnelle, management d'équipe et développement commercial.
Missions principales
Organiser les activités : planification des cours, stages et locations de chevaux ou poneys. Assurer la gestion courante : facturation, suivi des adhésions, relations avec les fournisseurs et gestion des stocks (alimentation, matériel). Veiller à la santé et au suivi des chevaux : coordination avec le vétérinaire, planning de ferrage et de vermifugation.
Manager l'équipe : recrutement et encadrement des moniteurs, palefreniers et personnel d'accueil. Garantir la sécurité des pratiquants : mise en place des règles, contrôle des installations et formation aux gestes d'urgence. Développer l'activité commerciale : communication, partenariats locaux, organisation d'événements et fidélisation des cavaliers.
Environnement de travail
Le gestionnaire peut exercer dans un poney-club, un centre équestre rural, un haras, une structure associative ou un établissement privé touristique. Les lieux combinent carrières, manèges, boxes, paddocks et espaces d'accueil. Le rythme varie selon la saisonnalité : forte affluence au printemps et en été, plus calme l'hiver.
Les structures vont du petit centre familial de quelques chevaux aux centres multi-activité accueillant des compétitions. Le gestionnaire travaille souvent sur site mais est aussi amené à gérer des relations externes (collectivités, fournisseurs, clients).
Profil et qualités requises
Il faut une bonne expérience pratique du cheval : sens du soin, connaissances en équitation et en hygiène équine. Les compétences managériales sont essentielles : organisation, gestion du personnel et sens commercial. Le relationnel est primordial pour accueillir et fidéliser une clientèle diversifiée (enfants, familles, cavaliers confirmés).
La polyvalence et la résistance physique sont nécessaires : travail en extérieur, manutention, horaires étendus. Autonomie, réactivité et goût pour la gestion administrative et financière complètent le profil.
Formations et diplômes
Il existe plusieurs voies pour accéder au poste de Gestionnaire de centre équestre, combinant formation équestre et compétences en gestion. Si aucun diplôme unique n'est obligatoire pour gérer un centre, certaines certifications restent indispensables selon l'activité exercée (enseignement, encadrement).
Parcours de formation classique
Parmi les parcours fréquents : un CAPA ou CAP palefrenier-soigneur pour les bases du soin aux équidés, puis un BPJEPS mention « activités équestres » pour enseigner et encadrer légalement des publics. Le DEJEPS permet de se spécialiser dans le haut niveau ou la direction pédagogique. Pour la partie gestion, des licences professionnelles (management, gestion d'entreprise) ou un BTS complètent la formation.
Établissements et organismes de formation
Les lycées agricoles, établissements privés et centres de formation d'apprentis proposent CAPA et BPJEPS. Les centres de formation agréés par la DRJSCS organisent les BPJEPS et DEJEPS. Les universités et écoles proposent des licences pro en management du sport ou gestion d'entreprise. Des organismes indépendants offrent des modules spécialisés (comptabilité, marketing, réglementation). L'alternance est courante et appréciée.
Coût et durée des études
Un CAPA se prépare en 1 à 2 ans, le BPJEPS en 10 à 18 mois selon la modalité, le DEJEPS en 1 à 2 ans. Les licences et BTS durent 2 à 3 ans. Les coûts varient : formations publiques ou en alternance peuvent être gratuites pour l'apprenti; les parcours en centre privé peuvent coûter plusieurs milliers d'euros. L'alternance et les aides régionales facilitent l'accès financier.
Compétences et qualifications
Le gestionnaire doit combiner savoir-faire équestres, compétences administratives et qualités humaines pour piloter efficacement une structure.
Compétences techniques
Maîtrise des soins quotidiens : alimentation, pansage, parage et gestion sanitaire. Connaissance des installations : entretien de carrières, manèges et équipements. Capacités à organiser des plannings chevaux/cavaliers et à gérer la logistique des compétitions ou stages. Maîtrise des règles d'hygiène et de sécurité spécifiques aux établissements accueillant du public.
Compétences relationnelles
Qualités commerciales : accueil, prospection, animation de la clientèle et communication (réseaux sociaux, site web). Leadership et gestion des conflits pour manager une équipe. Pédagogie et écoute pour travailler avec des publics variés (enfants, débutants, cavaliers confirmés). Diplomatie dans les relations avec partenaires, collectivités et fournisseurs.
Condition physique et prérequis
Bonne condition physique : manutention, travail en extérieur par tous les temps et horaires irréguliers. Niveau équestre solide (souvent galop 5 minimum recommandé selon la structure) pour intervenir en sécurité. Permis B souvent nécessaire pour gérer les déplacements (achats, concours) et le transport de matériel ou d'animaux.
Débouchés et marché de l'emploi
Le marché conjugue offres salariées et opportunités entrepreneuriales. La demande reste stable avec des variations régionales et saisonnières, et des besoins spécifiques pour les centres touristiques et de loisirs.
Opportunités professionnelles
Recrutement par des centres équestres privés, associations, structures municipales ou touristiques (centres de vacances). Les grandes exploitations et haras peuvent embaucher des responsables d'exploitation. Les compétences en gestion et communication ouvrent aussi des postes en événementiel équestre, marketing spécialisé ou conseil en développement d'activités.
Statut professionnel
Le gestionnaire peut être salarié (directeur de structure), indépendant (gérant propriétaire) ou travailler sous statut associatif. Certains exercent en micro-entreprise pour des prestations complémentaires. Dans le secteur public, la gestion municipale est souvent confiée à des agents contractuels ou territoriaux selon les règles locales.
Régions et mobilité
Les régions rurales et touristiques (Bretagne, Nouvelle-Aquitaine, PACA) sont particulièrement porteuses. La mobilité est un atout : être prêt à se déplacer pour des concours, formations ou pour s'installer dans des zones avec une forte demande. La concurrence est locale : la réussite dépend souvent de l'ancrage territorial et du réseau.
Salaire et rémunération
La rémunération varie fortement selon le statut, la taille de la structure et la localisation. Les chiffres ci‑dessous sont des fourchettes indicatives en France.
Salaire débutant
Un gestionnaire débutant salarié perçoit généralement entre 1 600 € et 2 000 € brut par mois. En association ou petite structure, le salaire peut démarrer au niveau du SMIC, notamment pour des postes combinant activités techniques et administratives.
Évolution salariale
Avec expérience et responsabilités accrues, un gestionnaire peut atteindre 2 200 € à 3 500 € brut mensuels. Les gérants propriétaires qui développent une offre diversifiée (hébergement, tourisme équestre, concours) peuvent dégager des revenus supérieurs, très variables selon la rentabilité.
Facteurs influençant la rémunération
La taille du centre, le chiffre d'affaires, la région et les services proposés (hébergement, pensions, compétition) conditionnent le revenu. Les qualifications (DEJEPS, diplômes de gestion) et la capacité à diversifier les sources de revenus (stages, retail, events) augmentent le potentiel salarial.
Conditions de travail
Le métier offre une grande proximité avec les chevaux et un contact humain constant, mais comporte aussi des contraintes physiques et organisationnelles.
Organisation du temps de travail
Horaires souvent décalés : matin tôt pour les soins, soirées et week-ends pour les cours et compétitions. Pic d'activité durant les vacances scolaires et la belle saison. Le gestionnaire doit organiser les plannings des moniteurs, des chevaux et des infrastructures pour maximiser l'offre sans surmener les animaux.
Avantages du métier
Travailler avec des chevaux au quotidien, évoluer dans un cadre extérieur, créer une communauté de pratiquants et voir progresser des cavaliers offrent une grande satisfaction. Possibilité d'entreprendre et de créer une offre sur mesure (tourisme équestre, pension haut de gamme). Relations humaines riches et nombreuses opportunités d'animation locale.
Contraintes et difficultés
Pénibilité physique : manutention, entretien des installations et exposition aux intempéries. Responsabilité importante en matière de sécurité des pratiquants et de bien-être animal. Gestion des aléas économiques (saisonnalité, coûts d'alimentation et de santé équine) et contraintes réglementaires. Stress lié à la gestion d'équipe et aux attentes clients.
Évolution de carrière
Le parcours d'un gestionnaire peut évoluer vers des responsabilités plus larges ou se spécialiser selon les envies et compétences.
Perspectives d'évolution
Progression vers des postes de direction dans des structures plus grandes (directeur d'exploitation), ou vers la gestion d'un pôle compétition ou tourisme. Certains deviennent consultants pour la création ou la reprise de centres, ou interviennent comme formateurs en centre de formation.
Spécialisations possibles
Spécialisation en tourisme équestre, gestion de pensions haut de gamme, accueil de compétitions ou formation de jeunes chevaux. Développement de services complémentaires : ostéopathie équine, médecine préventive, coaching mental pour cavaliers, e-commerce d'équipements.
Reconversion et passerelles
Compétences transférables vers la gestion d'autres installations sportives, le management d'associations, la formation professionnelle ou le conseil en développement rural. La reconversion peut aussi s'orienter vers l'agrotourisme ou la création d'entreprise dans le secteur du loisir.
Accès au métier et reconversion
Différents profils peuvent accéder au métier : jeunes diplômés, cavaliers expérimentés ou adultes en reconversion. Le parcours se construit souvent par étapes, combinant expérience et formation.
Pour les jeunes et étudiants
Après un CAPA palefrenier ou un bac pro agricole orienté équidés, poursuivre avec un BPJEPS permet d'acquérir les compétences d'encadrement. L'alternance favorise l'insertion en combinant pratique en centre et enseignement théorique. Des licences pro en management complètent le profil pour la gestion administrative.
Pour les adultes en reconversion
La formation continue, les dispositifs régionaux et l'apprentissage permettent de se former en étant rémunéré. Les adultes peuvent valoriser une expérience managériale acquise hors du secteur et la combiner avec des qualifications équestres pour piloter une structure.
VAE et expérience professionnelle
La Validation des Acquis de l'Expérience (VAE) permet d'obtenir un diplôme (ex. BPJEPS) sur la base d'une expérience significative. C'est une voie fréquente pour les professionnels autodidactes qui souhaitent faire reconnaître officiellement leurs compétences et accéder à plus de responsabilités.
Réseau professionnel et réglementation
Le secteur dispose d'un réseau structuré : fédérations, syndicats et organismes de formation. La réglementation impose des obligations précises pour l'encadrement et la sécurité.
Syndicats et associations : Fédération Française d'Équitation (FFE), syndicats professionnels et associations locales accompagnent les gestionnaires sur les normes, la formation et le développement d'activités.
Réglementation : les enseignant·e·s doivent détenir des diplômes reconnus (ex. BPJEPS) pour encadrer la pratique. Les centres relèvent d'obligations de sécurité et d'assurance, et peuvent être classés comme ERP selon l'accueil du public.
Assurances : responsabilité civile professionnelle, assurance des installations et couverture pour le transport d'animaux sont indispensables. Des normes techniques s'appliquent aux carrières, obstacles et installations d'accueil.
Témoignages et retours d'expérience
Des parcours variés illustrent la richesse du métier : de l'ancien moniteur devenu gérant à l'entrepreneur qui a repris un centre familial. Ces témoignages donnent des conseils concrets et des réalités de terrain.
Parcours inspirants
Claire, ancienne monitrice, a obtenu son BPJEPS, travaillé dix ans en centre et repris une structure en difficulté. Grâce à une refonte commerciale et à la diversification (pensions, stages et tourisme équestre), elle a redressé l'établissement. Nicolas, quant à lui, a combiné un BTS gestion et une expérience de cavalier pro pour créer un centre orienté compétition.
Conseils de professionnels
Les gestionnaires recommandent d'acquérir d'abord une solide expérience pratique auprès des chevaux et de suivre des modules de gestion (comptabilité, marketing). L'alternance est vivement conseillée. Apprendre à déléguer et à s'entourer de compétences complémentaires (vétérinaire, comptable) est crucial.
Réalités du terrain
Au quotidien, le métier exige de la polyvalence : le matin pour les soins, l'après-midi pour les cours, le soir pour la gestion administrative. Les imprévus techniques ou sanitaires sont fréquents. La passion pour le cheval et la capacité à gérer la pression sont souvent citées comme indispensables.
Questions fréquentes (FAQ)
- Comment devenir gestionnaire de centre équestre ? Pour devenir gestionnaire, cumulez expérience pratique auprès des chevaux (soin, équitation) et formations en encadrement (BPJEPS) ou gestion (BTS, licence pro). L'alternance et les stages sont des tremplins. La VAE est possible après plusieurs années d'expérience.
- Quel diplôme est indispensable ? Aucun diplôme unique n'est légalement obligatoire pour gérer, mais pour encadrer des activités payantes il est recommandé d'avoir un BPJEPS mention équitation. Les compétences en gestion sont souvent assurées par un BTS ou une licence professionnelle.
- Quel est le salaire moyen ? Le salaire d'un gestionnaire salarié débute généralement autour de 1 600–2 000 € brut/mois et peut monter à 3 000–3 500 € brut pour des postes expérimentés. Les revenus des gérants indépendants varient fortement selon la rentabilité.
- Le métier est-il compatible avec une vie de famille ? Les horaires irréguliers et les week-ends travaillés peuvent compliquer l'équilibre personnel. Une bonne organisation, délégation et équipe fiable sont nécessaires pour concilier vie pro et perso.
- Quelles sont les compétences clés à acquérir ? Maîtrise des soins équins, gestion financière, communication, management d'équipe et connaissance de la réglementation. La polyvalence et la résistance physique sont aussi importantes.
- Peut-on reprendre un centre équestre sans expérience ? C'est possible mais risqué. Il est conseillé d'acquérir d'abord de l'expérience opérationnelle, de suivre des formations en gestion et de s'entourer de conseils (expert-comptable, vétérinaire).
- Quelles aides pour se former ? Des aides régionales, des dispositifs CPF, l'apprentissage et l'alternance peuvent financer les formations. Renseignez-vous auprès des chambres d'agriculture et des centres de formation locaux.
- Le BPJEPS suffit-il pour gérer ? Le BPJEPS permet d'encadrer et de pratiquer l'enseignement. Pour la partie gestionnaire (compta, droit social), des compléments en gestion ou une expérience professionnelle sont recommandés.
- Comment sécuriser un centre (assurances, normes) ? Souscrire une assurance responsabilité civile professionnelle, assurer les installations et respecter les normes de sécurité (obligations ERP, signalisation, contrôle des installations). Mettre en place des procédures d'urgence et former le personnel.
Conclusion
Le métier de gestionnaire de centre équestre allie passion et gestion. Si vous aimez le cheval et le contact humain, renseignez-vous, formez-vous et lancez-vous : la filière offre de vraies opportunités pour les motivés.