
Description du métier
L'accompagnateur de tourisme équestre organise et encadre des randonnées équestres, des séjours itinérants et des balades. Il conçoit des parcours, prépare les chevaux, accueille les clients et veille à la sécurité et au confort de tous. Son rôle va du guidage sur sentier à la logistique (hébergement, restauration, transport des chevaux) en passant par la médiation culturelle et naturaliste.
Ce professionnel est souvent le visage du séjour : il adapte la sortie au niveau des cavaliers, gère les imprévus et entretient le matériel. Il doit aussi connaître la règlementation et les bonnes pratiques pour préserver l'environnement et le bien-être animal.
Missions principales : tâches quotidiennes, responsabilités
Les missions quotidiennes incluent la préparation des chevaux ( pansage, sellerie), la vérification des équipements et la planification des itinéraires. Sur le terrain, l'accompagnateur guide le groupe, adapte la cadence, communique des consignes de sécurité et intervient en cas d'incident. En amont, il prépare les dossiers clients, réserve les étapes et assure la logistique (camions, points d'eau, hébergements). Il réalise aussi une mission commerciale : promotion des offres, devis et ventes de prestations complémentaires.
Environnement de travail : lieux d'exercice, contexte professionnel
Le métier s'exerce en milieu rural, montagne, littoral ou zones protégées. L'accompagnateur de tourisme équestre travaille pour des centres équestres, des entreprises de tourisme, des gîtes équestres, des associations ou à son compte. Les saisons touristiques marquent fortement l'activité, avec des pics l'été et lors des vacances scolaires. Les contraintes de mobilité impliquent souvent des déplacements et la disponibilité le week-end et les jours fériés.
Profil et qualités requises : compétences humaines, aptitudes physiques
Il faut un bon niveau équestre, une excellente connaissance du milieu naturel et des capacités d'encadrement. Les qualités clés sont la pédagogie, le sens du relationnel, la gestion du stress et l'autonomie. La résistance physique est importante (longues journées, météo variable) ainsi que la capacité à manager un groupe et à résoudre des problèmes en autonomie. Une sensibilité à l'accueil touristique et à la protection de l'environnement est un vrai plus.
Formations et diplômes
Pour exercer, plusieurs voies de formation existent. Le diplôme le plus reconnu pour encadrer des activités équestres est le BPJEPS mention activités équestres, complété parfois par des qualifications spécifiques au tourisme. Des parcours modulaires et des certificats fédéraux permettent d'accéder progressivement au métier. Le niveau requis combine technique équestre, compétences d'encadrement et connaissances du milieu touristique.
Parcours de formation classique
Le BPJEPS activités équestres est la voie classique : il forme à l'encadrement, à la sécurité et à la pédagogie. Pour des responsabilités plus larges, le DEJEPS apporte des compétences en conception de projets et management. Des Galops (niveaux fédéraux) servent de repères techniques : souvent Galop 6 minimum attendu pour guider en autonomie. Il existe aussi des Certificats de Qualification Professionnelle (CQP) et des mentions complémentaires orientées vers le tourisme équestre.
Établissements et organismes de formation
Les formations se déroulent en centres de formation équestre, lycées agricoles, établissements de la fédération et écoles spécialisées. Les Haras nationaux, les GRETA, les CFA agricoles et certains organismes privés proposent des parcours adaptés. Les formations courtes et les modules de remise à niveau permettent aux personnes en reconversion d'acquérir des compétences ciblées.
Coût et durée des études
Le BPJEPS dure généralement 10 à 18 mois selon les modalités (formation initiale ou alternance). Les coûts varient : formation financée en alternance ou prise en charge par Pôle emploi, région ou employeur ; sinon prévoir plusieurs milliers d'euros pour une formation privée. L'alternance est fréquente et réduit le coût pour le stagiaire tout en offrant de l'expérience pratique.
Compétences et qualifications
L'accompagnateur doit cumuler compétences techniques, qualités humaines et condition physique. La combinaison garantit sécurité, satisfaction client et respect du cheval et de l'environnement.
Compétences techniques : savoir-faire spécifiques au métier
Maîtrise de la conduite de groupes à cheval, lecture de cartes, orientation GPS et reconnaissance d'itinéraires sont indispensables. Entretien des chevaux, soins de base, harnachement, premiers secours équins et gestion du matériel (sellerie, camions) font partie du socle technique. Connaissances en météorologie, connaissances du milieu naturel et réglementation d'accès aux sentiers sont aussi nécessaires.
Compétences relationnelles : qualités humaines et relationnelles
La pédagogie, la patience et la capacité à adapter son discours aux niveaux des cavaliers sont primordiales. L'accompagnateur doit savoir animer un groupe, gérer les conflits, rassurer les jeunes cavaliers et créer une ambiance conviviale. Des aptitudes commerciales (vente d'options, fidélisation) et linguistiques (anglais, parfois allemand ou espagnol) augmentent l'employabilité.
Condition physique et prérequis : exigences physiques, niveau équestre requis
Le métier exige une bonne condition physique : journées longues, port de charge et travail extérieur quelles que soient les conditions. Un niveau technique solide (souvent Galop 6 ou équivalent) permet d'assurer la sécurité. Des certificats de premiers secours (PSC1) et des aptitudes médicales minimales peuvent être demandés par l'employeur.
Débouchés et marché de l'emploi
Le marché du tourisme équestre est diversifié et saisonnier. Les opportunités existent pour les candidats formés, surtout dans les régions touristiques et les zones où l'itinérance est développée. L'essor du slow-tourisme et des activités de pleine nature soutient la demande.
Opportunités professionnelles : secteurs qui recrutent, types d'employeurs
Les camps de tourisme équestre, centres équestres, agences de voyages spécialisées, gîtes et écolodges recrutent des accompagnateurs. Les collectivités locales et offices de tourisme développant des offres patrimoniales embauchent aussi. L'entrepreneuriat (création de structure, séjours sur mesure) reste une voie courante pour ceux qui souhaitent gérer leur offre.
Statut professionnel : salarié, indépendant, fonctionnaire, libéral
Le statut le plus fréquent est salarié en CDD saisonnier ou CDI selon la structure. Beaucoup d'accompagnateurs choisissent le statut d'indépendant ou d'auto-entrepreneur pour proposer des séjours à la carte. Certaines structures publiques peuvent proposer des postes fonctionnels (offices de tourisme, parcs naturels). Le portage salarial est aussi utilisé pour une activité libérale sécurisée.
Régions et mobilité : zones d'emploi, besoin de déplacements
Les régions montagneuses (Alpes, Pyrénées), littorales et les grands massifs forestiers (Massif Central, Cévennes) offrent de nombreux emplois. La mobilité est un atout : accepter de se déplacer et travailler en saison avancera votre carrière. Le télétravail n'est pas applicable ; la proximité avec des zones touristiques est souvent nécessaire.
Salaire et rémunération
La rémunération varie selon le statut, la région et l'expérience. Les saisons influencent fortement les revenus annuels pour les travailleurs indépendants.
Salaire débutant : rémunération en début de carrière
Un accompagnateur débutant salarié en France touche généralement le SMIC horaire, soit autour de 1 400 € nets mensuels en équivalent temps plein (selon conventions et heures). En saisonnier, les revenus peuvent être inférieurs ou complétés par des primes et avantages en nature (logement, repas).
Évolution salariale : salaire avec expérience et spécialisation
Avec de l'expérience, la spécialisation (randonnée itinérante, haute montagne, tourisme éco-responsable) et la fidélisation de clientèle, les revenus peuvent augmenter. Un accompagnateur indépendant bien installé peut dépasser 2 000–3 000 € nets mensuels selon la charge saisonnière et la qualité de l'offre.
Facteurs influençant la rémunération : structure, région, spécialisation
Les structures touristiques haut de gamme, les zones à forte attractivité et les compétences linguistiques ou techniques (guidage en montagne, équithérapie complémentaire) valorisent la rémunération. Le statut (salarié vs indépendant), le volume d'heures et les prestations annexes (transport, gestion d'écurie) modulent les revenus.
Conditions de travail
Les conditions de travail mêlent autonomie, vie en extérieur et contraintes saisonnières. Le quotidien varie grandement selon la structure et la localisation.
Organisation du temps de travail : horaires, rythme, saisonnalité
L'activité est fortement saisonnière : haute saison touristique concentre la majeure partie des missions (été, vacances). Les horaires sont irréguliers : sorties tôt le matin, soirées à organiser, week-ends et jours fériés. Les contrats peuvent être saisonniers (CDD) ou à l'année si la structure propose des activités complémentaires hors saison.
Avantages du métier : aspects positifs, gratifications
Travailler en plein air, vivre des rencontres humaines et découvrir des paysages variés sont des atouts majeurs. Le contact quotidien avec le cheval et la satisfaction de clients comblés donnent beaucoup de sens. Pour les indépendants, la liberté de construire ses offres et d'innover (séjours thématiques, tourisme durable) est très motivante.
Contraintes et difficultés : défis, risques professionnels, pénibilité
La pénibilité physique (entretien des équidés, port de matériel), l'exposition aux intempéries et le travail durant les week-ends sont des contraintes réelles. Les risques incluent les accidents équestres et les imprévus logistiques. Gérer l'incertitude liée à la météo et à la fréquentation touristique demande une forte capacité d'adaptation et d'anticipation.
Évolution de carrière
Le métier offre des perspectives variées : progression technique, création d'entreprise ou montée en responsabilités dans des structures touristiques.
Perspectives d'évolution : progression professionnelle, postes supérieurs
Un accompagnateur peut évoluer vers des postes de responsable d'activité, chef d'équipe, gestionnaire d'hébergement équestre ou directeur de centre. La validation de formations supérieures (DEJEPS) permet d'accéder à des fonctions de conception et management de projets touristiques.
Spécialisations possibles : niches, expertises complémentaires
Spécialisation en randonnée itinérante longue distance, guidage en montagne, tourisme éco-responsable, photographie équestre ou voyages à thème (gastronomie, patrimoine) constituent des niches lucratives. Des compétences complémentaires comme la langue étrangère, le tourisme durable ou l'équithérapie ouvrent de nouveaux marchés.
Reconversion et passerelles : vers quels autres métiers évoluer
Les passerelles possibles incluent moniteur/monitrice d'équitation, gestionnaire d'écurie, formateur en centre de formation, agent de développement touristique ou créateur d'offres de voyage. La polyvalence équestre permet aussi de s'orienter vers l'évènementiel équestre ou la formation professionnelle.
Accès au métier et reconversion
Le métier est accessible par différentes voies, adaptées aux jeunes, aux étudiants et aux adultes en reconversion. L'expérience pratique est souvent déterminante.
Pour les jeunes et étudiants : orientation, parcours post-bac
Après un baccalauréat, des études agricoles ou un BPJEPS sont des options. Les licences professionnelles en tourisme ou les diplômes spécialisés complètent le profil. Les stages et emplois saisonniers dans des centres équestres permettent d'accumuler l'expérience indispensable. La participation à des chantiers itinérants ou des programmes de volontariat vert peut renforcer le CV.
Pour les adultes en reconversion : possibilités, formations continues
Les formations continues, modules courts et le recours à Pôle emploi facilitent l'accès en reconversion. L'alternance et le contrat de professionnalisation permettent d'apprendre sur le terrain tout en étant rémunéré. Les candidats seniors peuvent valoriser des compétences transversales (organisation, accueil, gestion) pour monter des projets équestres.
VAE et expérience professionnelle : validation des acquis, passerelles
La Validation des Acquis de l'Expérience (VAE) permet d'obtenir tout ou partie du BPJEPS ou d'autres certifications en valorisant l'expérience. C'est une voie très utilisée pour formaliser des compétences acquises sur le terrain et accéder à des postes mieux rémunérés ou plus qualifiants.
Réseau professionnel et réglementation
Le secteur est structuré autour de fédérations (Fédération Française d'Équitation), associations de guide et d'acteurs du tourisme de pleine nature, et syndicats professionnels. Ces réseaux proposent des formations, des mises en relation et des outils de promotion.
La réglementation impose des diplômes pour l'encadrement rémunéré (BPJEPS, DEJEPS ou équivalents) et des obligations en matière d'assurance responsabilité civile professionnelle. Les normes de sécurité, la protection animale et l'accès aux sentiers (propriétés privées, zones protégées) sont strictement encadrés et nécessitent des autorisations et la conformité aux règles locales et nationales.
Témoignages et retours d'expérience
Les témoignages d'accompagnateurs montrent la diversité des parcours et la richesse du quotidien : accompagnement familial, voyages itinérants ou gestion d'un petit gîte équestre. Ces retours aident à comprendre la réalité du métier avant de se lancer.
Parcours inspirants : témoignages de professionnels en poste
Claire, 32 ans, a transformé sa passion en activité en créant un gîte équestre en Ardèche après un BPJEPS. Elle valorise le contact client et la découverte du territoire. Karim, ancien salarié en centre équestre, s'est spécialisé dans la randonnée de plusieurs jours en montagne et travaille maintenant comme indépendant, attirant une clientèle internationale.
Conseils de professionnels : ce qu'ils auraient aimé savoir
Les professionnels conseillent de multiplier les stages avant de s'installer, d'apprendre la gestion (comptabilité, communication) et de développer une vraie fibre commerciale. Ils recommandent aussi de ne pas sous-estimer la logistique et la nécessité d'un bon réseau local (hébergeurs, boulangers, vétérinaires).
Réalités du terrain : quotidien authentique, challenges rencontrés
Sur le terrain, la météo, les blessures de chevaux, la gestion des attentes clients et la saisonnalité sont des défis quotidiens. Les accompagnateurs apprécient la liberté et la diversité des missions mais notent que la réussite dépend souvent d'une bonne préparation administrative et d'une offre bien positionnée sur le marché.
Questions fréquentes (FAQ)
- Comment devenir accompagnateur de tourisme équestre ? Pour devenir accompagnateur, l'itinéraire le plus fréquent passe par le BPJEPS activités équestres ou des formations équivalentes, complétées par des expériences pratiques en centre équestre et des Galops reconnus. La VAE est possible pour valider l'expérience. L'anglais et la connaissance du milieu naturel sont des plus.
- Quel niveau équestre est requis ? Un niveau technique généralement équivalent au Galop 6 est attendu pour encadrer en autonomie, mais cela dépend des structures. Les diplômes d'encadrement restent obligatoires pour l'exercice rémunéré.
- Le métier est-il bien payé ? En début de carrière, la rémunération est proche du SMIC pour les salariés saisonniers. Avec de l'expérience, une spécialisation ou une activité indépendante bien développée, les revenus peuvent devenir confortables, surtout en haute saison.
- Peut-on travailler en indépendant ? Oui, beaucoup d'accompagnateurs choisissent le statut d'auto-entrepreneur ou d'indépendant pour proposer des séjours personnalisés. Cela demande des compétences en gestion, commercialisation et logistique.
- Quelles régions recrutent le plus ? Les zones touristiques (Alpes, Pyrénées, littoral, Massif Central, Cévennes) offrent le plus d'opportunités. La mobilité géographique est un atout majeur pour trouver du travail.
- Faut-il des assurances spécifiques ? Une assurance responsabilité civile professionnelle est indispensable. Selon l'activité, des assurances pour le transport des chevaux et pour l'hébergement peuvent être nécessaires. Vérifiez les obligations avec votre organisme de formation ou votre assureur.
- La reconversion est-elle possible ? Oui, grâce à la formation continue, l'alternance et la VAE. Les adultes en reconversion peuvent accéder au métier en suivant des modules ciblés et en accumulant de l'expérience pratique.
- Quels sont les risques professionnels ? Les principaux risques sont les accidents équestres, les troubles musculo-squelettiques liés au travail physique et les aléas de la météo. Une formation aux premiers secours et des bonnes pratiques d'entretien limitent ces risques.
- Quelle est la durée des formations ? Le BPJEPS dure en moyenne 10 à 18 mois. Des modules courts et des formations complémentaires peuvent durer de quelques jours à plusieurs mois selon les compétences visées.
- Comment trouver ses premières missions ? Commencez par des saisons dans des centres équestres, proposez vos services aux offices de tourisme, offrez des stages découverte et créez une présence en ligne (site, réseaux sociaux) pour attirer des clients.
Conclusion
Le métier d'accompagnateur de tourisme équestre offre une carrière vivante entre nature et équitation. Renseignez-vous, formez-vous et partez à la découverte d'un métier riche en rencontres et en aventures à cheval.