
Description du métier
L'enseignant en équitation adaptée conçoit et mène des séances d'équitation destinées à des publics présentant des besoins spécifiques : handicap moteur, sensoriel, cognitif ou troubles du comportement. Il travaille en lien avec des équipes pluridisciplinaires pour définir des objectifs pédagogiques, éducatifs ou thérapeutiques.
Sa mission est autant éducative que relationnelle : il favorise l'autonomie, l'estime de soi et le bien-être par des activités équestres adaptées. Il veille à la sécurité du cavalier et du cheval, adapte le matériel (sangles, selles, aides) et établit des bilans pédagogiques.
Missions principales
Préparer et animer des séances d'équitation adaptée adaptées aux capacités des participants. Évaluer les besoins individuels, définir des objectifs (motricité, communication, inclusion) et rédiger des comptes rendus.
Choisir et préparer les chevaux ou poneys adaptés, vérifier le matériel spécifique et assurer l'encadrement et la sécurité en séance. Travailler avec des ergothérapeutes, psychomotriciens ou éducateurs pour ajuster le projet éducatif et thérapeutique.
Environnement de travail
Exercer au sein de centres équestres, structures spécialisées (équithérapie, centres médico‑sociaux), établissements scolaires, instituts médico‑éducatifs ou centres de rééducation. Certaines séances se tiennent en milieu hospitalier ou en institution.
L'enseignant peut être rattaché à une association, une structure privée ou travailler en collaboration avec des équipes paramédicales. Les lieux exigent des installations adaptées (carrières, salle thérapeutique, accès PMR).
Profil et qualités requises
Patience, sens de l'écoute et empathie pour s'adapter à des publics variés. Solides compétences pédagogiques et capacité à individualiser les apprentissages. Rigueur dans les règles de sécurité, observation et réactivité.
Connaissance du comportement équin, techniques d'attache et gestion du stress. Goût du travail en équipe pluridisciplinaire et capacité à rédiger des rapports. L'enseignant doit aussi être résistant physiquement et émotionnellement.
Formations et diplômes
L'accès au métier combine des compétences équestres et des savoir-faire pédagogiques spécifiques. Plusieurs diplômes et modules permettent d'acquérir la double compétence nécessaire pour encadrer des publics à besoins spécifiques en milieu équestre.
Parcours de formation classique
Le point d'entrée classique est le BPJEPS mention activité hippique (option équitation) complété par une spécialisation en équitation adaptée ou un module santé/handicap. Pour enseigner à des publics en rééducation, des formations complémentaires (équithérapie, psychomotricité) ou un diplôme sanitaire/paramédical peuvent être requis.
Des formations supérieures (Licence pro, STAPS avec spécialité, formations universitaires en médiation animale) renforcent les compétences. Des modules spécifiques en équilibre, postures et communication non verbale sont souvent recommandés.
Établissements et organismes de formation
Les centres de formation hippique publics et privés, les CRE (centres de ressources) et les organismes de formation continue proposent des cursus BPJEPS et des modules spécialisés. Certaines associations d'équithérapie et instituts médico‑éducatifs offrent des formations certifiantes.
Les haras nationaux, lycées agricoles et écoles d'équitation reconnus par la Fédération Française d'Équitation (FFE) proposent des parcours adaptés. La VAE permet aussi de valider l'expérience accumulée.
Coût et durée des études
Un BPJEPS dure généralement 10 à 18 mois selon la modalité (initiale, alternance). Le coût varie : formations prises en charge par des OPCO, régions ou aides; en autofinancement, compter plusieurs milliers d'euros (3 000 à 12 000 € selon la structure).
Les modules complémentaires (équithérapie, médiation animale) ajoutent quelques semaines à plusieurs mois. L'alternance et le financement public facilitent l'accès pour les candidats en formation continue ou reconversion.
Compétences et qualifications
L'enseignant en équitation adaptée doit maîtriser un socle technique et relationnel solide. Il combine connaissances du cheval, pédagogie spécialisée et compétences en sécurité pour offrir des séances efficaces et sécurisées.
Compétences techniques
Maîtrise de l'équitation de base : position, aids, équilibration, soins du cheval et préparation du matériel. Connaissance des adaptations (selles thérapeutiques, longues rênes, accompagnement à pied) et techniques d'attache et sécurisation.
Capacité à concevoir des séances progressives, adapter les exercices et établir des bilans pédagogiques.
Compétences relationnelles
Empathie, pédagogie et sens de l'écoute sont essentiels pour entrer en relation avec des personnes vulnérables. Savoir communiquer avec des familles, équipes médicales et éducatives. Patience et créativité pour motiver et trouver des solutions personnalisées.
Gestion des situations sensibles, respect de la confidentialité et aptitude à travailler en réseau pluridisciplinaire.
Condition physique et prérequis
Bonne condition physique : déplacement, manutention du matériel et manipulation des animaux. Expérience équestre suffisante pour assurer la sécurité (niveau galop 4/5 souvent demandé selon la structure).
Aptitude au contact humain, résistance au stress et disponibilité horaire (matins, soirées, week‑ends selon public). Casier judiciaire compatible avec le travail auprès de publics vulnérables.
Débouchés et marché de l'emploi
Le secteur de l'équitation adaptée se développe, porté par la reconnaissance des bénéfices thérapeutiques du lien homme‑cheval. Les opportunités varient selon la région et la proximité des structures spécialisées.
Opportunités professionnelles
Centres équestres, associations d'équithérapie, établissements médico‑sociaux, établissements scolaires et hôpitaux sont des recruteurs fréquents. Les structures innovantes proposent des projets d'inclusion, loisirs adaptés et rééducation par le cheval.
Les ONG et associations locales développent également des activités adaptées, créant des postes ou des collaborations ponctuelles pour des interventions thérapeutiques.
Statut professionnel
Statut salarié en centre équestre, établissement médico‑social ou association. Beaucoup d'enseignants exercent en tant qu'indépendants ou intervenants libéraux, facturant des séances à la séance ou via des conventions. Le statut de salarié offre davantage de sécurité, tandis que le travail indépendant permet la flexibilité et le développement de projets personnels.
Régions et mobilité
La demande est concentrée près des grandes agglomérations et territoires où existent des centres spécialisés. Les zones rurales peuvent offrir des opportunités mais exigent souvent mobilité. La capacité à se déplacer — ou à développer une structure mobile — est un atout pour trouver des missions et étendre son activité.
Salaire et rémunération
La rémunération dépend fortement du statut, de l'expérience et du type de structure. L'enseignant en équitation adaptée peut cumuler plusieurs sources : salaire, interventions facturées et subventions.
Salaire débutant
En tant que salarié débutant en centre équestre, le salaire démarre souvent autour du SMIC ou légèrement au‑dessus (1 400 à 1 700 € brut mensuels selon convention). Dans les structures médico‑sociales, la grille peut être plus encadrée mais reste proche des minima.
Évolution salariale
Avec de l'expérience, des spécialisations (équithérapie, médiation animale) et la gestion de projets, le salaire peut progresser vers 1 800–2 500 € brut pour un moniteur confirmé. Les responsables de structure ou coordinateurs peuvent dépasser ce niveau.
Facteurs influençant la rémunération
Taille de la structure, financements publics/privés, qualifications (BPJEPS, diplômes paramédicaux), et zone géographique. L'activité libérale permet de compléter les revenus via des conventions avec institutions, tarifs d'intervention et animations.
Conditions de travail
Le quotidien combine travail en extérieur et en intérieur, contact permanent avec les animaux et interaction humaine. Les conditions varient selon la structure et les publics accueillis.
Organisation du temps de travail
Horaires souvent atypiques : matinées, fins d'après‑midi et week‑ends. Le rythme est rythmé par les séances, la préparation des chevaux et la maintenance des installations. La saisonnalité peut influencer la charge de travail, avec plus d'activités en périodes scolaires et touristique.
Avantages du métier
Grande satisfaction personnelle : contribuer à l'inclusion, au bien‑être et à la progression des pratiquants. Travail au contact du cheval, variété des publics et projets. Possibilité d'innover, créer des ateliers et monter des partenariats locaux.
Contraintes et difficultés
Contraintes physiques (manutention, météo), responsabilité sécuritaire élevée et charge émotionnelle liée au travail avec des publics vulnérables. Gestion administrative, recherche de financements et relations contractuelles peuvent alourdir le quotidien. Risque d'accidents avec les animaux, nécessité d'une hygiène et d'une sécurité strictes.
Évolution de carrière
Le parcours peut mener à des responsabilités élargies, des spécialisations ou une ouverture vers des métiers complémentaires. L'expérience et la formation continue sont des accélérateurs d'évolution.
Perspectives d'évolution
Devenir coordinateur d'un pôle d'équithérapie, responsable pédagogique ou directeur de structure. Possibilité d'encadrer des équipes, gérer des projets territoriaux d'inclusion ou diriger un centre spécialisé. L'évolution passe par l'expérience, la formation et la capacité à monter des partenariats.
Spécialisations possibles
Se spécialiser en équithérapie, médiation animale, psychomotricité équestre ou en accompagnement des pathologies spécifiques (autisme, troubles moteurs). Développer des compétences en gestion associative, en recherche ou en formation de professionnels.
Reconversion et passerelles
Transition vers des postes paramédicaux (après formation requise), gestion d'établissement, formation professionnelle ou développement d'activités complémentaires (ateliers socio‑équestres, tourisme adapté). La VAE facilite la conversion à partir de l'expérience terrain.
Accès au métier et reconversion
Plusieurs voies mènent au métier : parcours initial, formation continue ou reconversion. L'expérience pratique reste un atout majeur, complétée par des certifications spécifiques.
Pour les jeunes et étudiants
Après un CAPA ou un BAC pro option conduite et gestion d'une entreprise hippique, poursuivre par un BPJEPS mention activité hippique ou une licence professionnelle liée à la médiation animale. Stages en structures spécialisées et bénévolat permettent d'acquérir de l'expérience.
Pour les adultes en reconversion
Formations continues, dispositifs d'aide (CPF, Pôle emploi, régions) ou contrats de professionnalisation permettent d'accéder au BPJEPS et modules spécialisés. L'alternance facilite l'intégration et permet d'allier pratique et rémunération.
VAE et expérience professionnelle
La Validation des Acquis de l'Expérience (VAE) permet de faire reconnaître une expérience longue en équitation ou accompagnement. Elle peut conduire à la délivrance du BPJEPS ou d'autres certifications, facilitant la formalisation des compétences pour l'emploi.
Réseau professionnel et réglementation
Les professionnels s'appuient sur la Fédération Française d'Équitation (FFE), les associations d'équithérapie et les syndicats de la filière pour monter des projets, se former et s'informer. Des réseaux locaux (associations, centres spécialisés) favorisent les partenariats et le partage de bonnes pratiques.
La réglementation impose des diplômes encadrés (BPJEPS, certifications) pour l'encadrement et l'accueil de publics fragiles. Les structures doivent respecter les normes de sécurité, d'accessibilité et souscrire des assurances professionnelles. Des protocoles d'hygiène et des autorisations sanitaires peuvent être exigés selon les interventions.
Témoignages et retours d'expérience
Les témoignages montrent la diversité des parcours et l'impact du métier sur la vie des participants. Ils illustrent aussi les défis et conseils pratiques pour ceux qui souhaitent se lancer.
Parcours inspirants
Exemple : Sophie, ancienne monitrice, a créé une association d'équithérapie après un parcours BPJEPS et une formation en médiation animale. Elle met en place des programmes pour enfants autistes et adultes en réinsertion, en partenariat avec des CMP et des écoles.
Exemple : Karim, reconverti après une carrière paramédicale, a suivi un cursus BPJEPS en alternance et travaille aujourd'hui comme intervenant dans un centre de rééducation.
Conseils de professionnels
Investir dans la formation continue et le réseau local. Privilégier l'expérience pratique (bénévolat, stages) pour comprendre les besoins des publics. Travailler la communication avec les équipes médicales et savoir documenter les progrès par des bilans détaillés.
Réalités du terrain
Le quotidien est gratifiant mais demande adaptabilité : gestion d'imprévus (santé des chevaux, changements de planning), prise en charge émotionnelle des familles et recherche de financements. La capacité à innover et à documenter ses actions facilite la reconnaissance professionnelle.
Questions fréquentes (FAQ)
- Comment devenir enseignant en équitation adaptée ? Pour commencer, obtenez un BPJEPS mention activité hippique (option équitation) puis suivez des modules spécialisés en équitation adaptée ou médiation animale. Complétez par des stages en structures spécialisées et, si possible, par une VAE si vous avez déjà une expérience significative.
- Quel diplôme est indispensable ? Le BPJEPS est le diplôme de référence pour encadrer l'équitation. Selon le public, des certifications complémentaires (équithérapie, médiation animale) ou des formations paramédicales peuvent être nécessaires.
- Quel niveau équestre faut‑il avoir ? Un niveau technique solide (souvent galop 4/5 requis) est attendu pour assurer la sécurité et la qualité pédagogique. L'expérience avec des chevaux calmes et formés pour le travail adapté est un plus.
- Peut‑on travailler en indépendant ? Oui. Beaucoup d'enseignants interviennent comme indépendants ou créent des associations. Cela demande des compétences en gestion, communication et recherche de financements pour pérenniser l'activité.
- Quel est le salaire moyen ? En début de carrière, comptez autour du SMIC (1 400‑1 700 € brut). Avec expérience et spécialisation, la rémunération peut évoluer vers 1 800‑2 500 € ou plus selon les responsabilités et les sources de revenus complémentaires.
- Quelles compétences relationnelles sont essentielles ? Patience, empathie, écoute active et capacité à travailler en équipe pluridisciplinaire. Savoir communiquer avec les familles et les professionnels de santé est primordial pour construire un projet adapté.
- La formation continue est‑elle importante ? Oui. La formation continue permet d'acquérir des compétences en équithérapie, en posture pédagogique spécialisée et en gestion de projets. Elle facilite également l'évolution vers des postes à responsabilités.
- Comment financer une formation ? Plusieurs dispositifs existent : CPF, Pôle emploi, aides régionales, OPCO pour les alternants, ou autofinancement. Les associations peuvent aussi proposer des bourses ou des prises en charge partielles.
Conclusion
L'équitation adaptée est un métier riche de sens : il lie pédagogie, lien humain et passion du cheval. Si vous êtes motivé, informez-vous, formez-vous et engagez-vous pour faire la différence.