
Description du métier
Le cavalier de spectacle transforme le travail quotidien avec les chevaux en représentation artistique. Il intervient sur la conception, la préparation et l'exécution des numéros, en collaboration avec metteurs en scène, costumiers et équipes techniques.
Ce professionnel doit assurer la sécurité du cheval et du public tout en délivrant une prestation esthétiquement forte. Polyvalent, il adapte les comportements équestres aux contraintes scéniques (lumière, musique, bruits), tout en respectant le bien-être animal.
Missions principales
Le cœur du métier consiste à préparer et présenter des numéros équestres. Les tâches quotidiennes incluent le dressage spécifique, le travail à pied, l'entraînement aux figures et aux enchaînements, la mise en scène des chorégraphies et la coordination avec la régie technique. Le cavalier veille à l'entretien des chevaux : soins, alimentation, pansage et suivi vétérinaire. Il conçoit parfois les costumes et accessoires adaptés aux montures et participe aux répétitions et aux réglages sur scène. Enfin, il assure la sécurité en évaluant les risques et en adaptant le travail aux capacités de chaque équin.
Environnement de travail
Le cavalier de spectacle exerce dans des contextes variés : théâtres, salles de spectacle, festivals, parcs à thème, cirques, reconstitutions historiques, films et événements privés. Les répétitions ont lieu en carrière, manège ou en studio, et les représentations demandent souvent des déplacements en France et à l'international. Certains travaillent au sein de compagnies permanentes, d'autres comme intermittents ou freelances. Les conditions varient selon la taille du spectacle : de petites structures intimistes aux grandes productions nécessitant logistique et transport des chevaux.
Profil et qualités requises
Ce métier requiert une solide expérience équestre, sens artistique et sang-froid. La créativité, la capacité à travailler en équipe et l'adaptabilité sont essentielles. La patience et l'empathie envers les chevaux garantissent des relations de confiance. Physiquement, le cavalier doit être endurant, souple et posséder un bon sens de l'équilibre. La maîtrise des techniques de dressage, de voltige ou de haute école est un atout. Enfin, des compétences en communication et en gestion de projet aident à concevoir et promouvoir des spectacles.
Formations et diplômes
Il n'existe pas d'unique voie pour devenir cavalier de spectacle équestre, mais plusieurs parcours de formation valorisés combinent équitation et arts du spectacle. Les formations vont du certificat professionnel aux diplômes supérieurs et peuvent être complétées par des parcours artistiques.
Parcours de formation classique
Les bases s'acquièrent souvent dès le CAPA ou le BP (Brevet Professionnel) axé sur l'élevage et la valorisation du cheval. Le BPJEPS mention équitation, option spectacle ou animation, est un diplôme fréquemment recherché pour encadrer et présenter des numéros. Pour des fonctions de création et de direction artistique, un DEJEPS ou une formation supérieure en arts du spectacle complétée par une spécialisation équestre offrent un niveau professionnel renforcé. Des diplômes d'écoles de cirque et conservatoires peuvent aussi être pertinents pour la voltige et le travail scénique.
Établissements et organismes de formation
Les centres de formation équestre, les lycées agricoles proposant CAPA/BP, les centres de formation au BPJEPS et certains établissements privés proposent des parcours adaptés. L'École Nationale d'Équitation (Cadre Noir à Saumur) propose des formations de haut niveau, tandis que des écoles de cirque ou de spectacle vivant forment aux techniques scéniques et à la voltige. Des organismes comme la Fédération Française d'Équitation (FFE) et des associations professionnelles animent des stages spécialisés.
Coût et durée des études
La durée varie : CAPA 2 ans, BPJEPS 10 à 18 mois, DEJEPS 18 à 24 mois selon parcours. Le coût dépend du statut (formation publique, privée, apprentissage). En apprentissage ou en alternance, le coût pour l'apprenant peut être réduit voire pris en charge. Les formations spécialisées privées ou les stages d'experts peuvent coûter de quelques centaines à plusieurs milliers d'euros. Investir dans des stages de voltige, de haute école ou en mise en scène est souvent nécessaire pour se démarquer.
Compétences et qualifications
Le métier exige un mélange de compétences techniques et relationnelles. Le cavalier de spectacle doit maîtriser plusieurs disciplines équestres et savoir adapter son savoir-faire aux contraintes scéniques tout en gardant un fort sens du partenariat avec le cheval.
Compétences techniques
Maîtrise du dressage, de la voltige, de la haute école ou du travail à pied selon la spécialité. Connaissances approfondies en préparation physique du cheval, soins de base, ferrage et gestion sanitaire minimale. Savoir concevoir une chorégraphie, travailler les transitions et synchroniser mouvements, musique et éclairage. Compétences en manutention, transport et installation des carrières ou pistes scéniques.
Compétences relationnelles
Capacité à communiquer avec les équipes artistiques, techniciens et propriétaires de chevaux. Sens pédagogique pour former ou encadrer d'autres cavaliers. Gestion du stress et aptitude à recevoir des retours. Charisme et capacité à transmettre une émotion au public. Esprit d'équipe et respect des contraintes collectives lors de tournées ou de productions.
Condition physique et prérequis
Endurance, souplesse, équilibre et réflexes sont indispensables. Un niveau équestre avancé équivalent à un certificat fédéral élevé (ou expérience longue) est souvent requis. Exigence d'une bonne condition cardiorespiratoire pour enchaîner répétitions et représentations. Tests médicaux et aptitude physique demandés pour certaines compagnies et assurances.
Débouchés et marché de l'emploi
Le marché du spectacle équestre est niche mais varié. Il combine le monde du spectacle vivant, des événements privés, du tourisme et de l'audiovisuel. Les opportunités exigent souvent mobilité, réseau et polyvalence.
Opportunités professionnelles
Compagnies de spectacle équestre, cirques modernes, parcs de loisirs, agences événementielles, productions cinématographiques et séries historiques, organismes culturels et festivals recruteront des cavaliers. Les prestations privées (mariages, spectacles d'entreprise) et les parades urbaines offrent aussi des missions ponctuelles. La demande peut augmenter pour des projets mêlant arts équestres et nouvelles formes de spectacle immersif.
Statut professionnel
Plusieurs statuts coexistent : salarié en CDI/CDD au sein d'une compagnie, intermittent du spectacle pour les artistes, travailleur indépendant/propriétaire d'une troupe, ou contrat d'apporteur pour des prestations ponctuelles. Le statut dépend de la fréquence des représentations et de l'organisation de la structure. Les intermittents bénéficient d'un régime spécifique lié aux cachets et à l'indemnisation chômage.
Régions et mobilité
Les grandes agglomérations, régions touristiques et pôles culturels (Île-de-France, PACA, Nouvelle-Aquitaine) offrent le plus d'opportunités. Les tournées nationales et internationales demandent mobilité et disponibilité. Travailler avec des compagnies itinérantes implique déplacements fréquents et capacité à organiser la logistique du transport de chevaux et du matériel.
Salaire et rémunération
La rémunération dépend fortement du statut, de l'expérience et de la notoriété. Les débuts peuvent être modestes, mais l'expérience et la spécialisation ouvrent des revenus plus confortables.
Salaire débutant
Un cavalier de spectacle débutant salarié peut percevoir un salaire proche du SMIC ou légèrement supérieur selon la convention collective et la région. En 2025, le salaire brut mensuel débutant est souvent situé entre 1 600 € et 1 900 € brut, variables selon les missions et la structure.
Évolution salariale
Avec l'expérience, la spécialisation (haute école, voltige, chef de piste) et la notoriété artistique, les revenus augmentent. Un cavalier confirmé ou chef de troupe peut atteindre 2 500 € à 4 000 € brut mensuels, voire plus pour des artistes renommés ou des prestations haut de gamme.
Facteurs influençant la rémunération
La taille de la structure, le statut (intermittent vs salarié), la spécialisation artistique, la localisation géographique et la capacité à produire des spectacles rentables influencent le salaire. Les cachets pour prestations privées ou médiatiques peuvent compléter les revenus.
Conditions de travail
Le métier combine répétitions intenses et représentations ponctuelles. L'organisation varie selon la saisonnalité, la durée des tournées et la nature du spectacle. La vie professionnelle demande adaptation et engagement physique.
Organisation du temps de travail
Les journées sont rythmées par le soin des chevaux, les répétitions et les rendez‑vous techniques. Horaires matinaux pour le travail des chevaux et soirs pour les représentations. La saisonnalité est marquée : haute saison culturelle et touristique (printemps-été) génère plus de spectacles et de déplacements. Les intermittents connaissent des périodes intenses suivies de phases d'inactivité.
Avantages du métier
Travailler avec les chevaux et le public procure une forte satisfaction personnelle. Le métier permet d'exprimer sa créativité, de voyager et de participer à des productions artistiques uniques. La relation privilégiée avec le cheval et la magie de l'instant scénique sont des sources d'épanouissement importantes.
Contraintes et difficultés
Risque de blessures (chutes, morsures), conditions physiques exigeantes et travail en extérieur par tous les temps. Les déplacements fréquents, l'irrégularité des revenus et la précarité pour certains statuts (intermittents, indépendants) sont des contraintes. La gestion du bien-être animal impose rigueur et responsabilité : soins, stress lié aux décors et transports, et respect des réglementations sanitaires.
Évolution de carrière
Le parcours d'un cavalier de spectacle peut s'orienter vers des rôles artistiques, pédagogiques ou entrepreneuriaux. La diversité des spécialisations permet d'enrichir sa trajectoire et d'accéder à des postes de direction.
Perspectives d'évolution
Avec de l'expérience, un cavalier peut devenir chef de piste, metteur en scène équestre, directeur artistique d'une compagnie ou responsable artistique d'un parc à thème. Il peut aussi intégrer des équipes de production cinéma/télévision pour coordonner des scènes impliquant des chevaux.
Spécialisations possibles
Spécialisation en voltige, haute école, spectacle historique, cascades équestres ou dressage artistique. D'autres niches incluent le travail avec animaux exotiques (pour des productions spécifiques), la conception de numéros son et lumière, ou la création d'expériences immersives mêlant arts numériques et chevaux.
Reconversion et passerelles
Les compétences acquises ouvrent vers des métiers comme moniteur/monitrice d'équitation, dresseur/dresseuse, directeur/directrice d'écurie, responsable logistique de tournée, ou formateur/formatrice en arts du spectacle. Les savoir-faire artistiques peuvent aussi conduire à la scénographie ou à la production d'événements.
Accès au métier et reconversion
Les voies d'accès sont multiples : parcours scolaire spécialisé, apprentissage sur le terrain ou reconversion via des formations courtes. L'expérience pratique et le réseau restent déterminants.
Pour les jeunes et étudiants
Après un CAPA ou un bac professionnel lié au cheval, le BPJEPS équitation offre une base solide. Les écoles de cirque et les conservatoires complètent la formation artistique. Participer à des stages pratiques, concours de haute école ou résidences artistiques aide à se constituer un portfolio et un réseau professionnel.
Pour les adultes en reconversion
Des formations courtes, certificats professionnels, stages intensifs en voltige ou mise en scène équestre permettent de se réorienter. L'alternance et l'apprentissage chez des compagnies offrent immersion et montée en compétence rapide. Le financement via CPF, Pôle emploi ou dispositifs régionaux facilite l'accès à la formation.
VAE et expérience professionnelle
La Validation des Acquis de l'Expérience (VAE) permet d'obtenir un diplôme (BPJEPS, DEJEPS) sur la base d'une expérience significative. C'est une voie privilégiée pour faire reconnaître des années de pratique et accéder à des fonctions encadrantes ou à l'enseignement.
Réseau professionnel et réglementation
La filière est structurée par des fédérations, syndicats et associations : la Fédération Française d'Équitation (FFE) régule les aspects techniques et de formation. Des syndicats du spectacle et associations professionnelles soutiennent les artistes équestres. La réglementation impose le respect du bien-être animal (passeports, vaccinations, règles de transport), la détention d'assurances (responsabilité civile professionnelle, assurance chevaux) et, pour l'emploi, l'obtention des diplômes requis lorsque le poste implique de l'encadrement. La législation du travail et les conventions collectives du spectacle s'appliquent aux intermittents et salariés. Les normes de sécurité scénique, incendie et accessibilité sont à respecter pour les représentations.
Témoignages et retours d'expérience
Les témoignages d'acteurs du terrain montrent la diversité des parcours et la réalité du quotidien : passion intense, adaptation permanente et beauté du lien avec l'animal.
Parcours inspirants
Camille, 32 ans, raconte : « J'ai commencé par un BPJEPS puis des stages en école de cirque. Aujourd'hui je suis artiste au sein d'une compagnie itinérante. La route a été longue, mais la scène et le public récompensent les efforts. » Ce parcours illustre la combinaison formation technique et expériences pratiques.
Conseils de professionnels
Antoine, chef de piste : « Formez-vous aux bases du dressage et aux techniques scéniques. Travaillez votre voix, votre présence et saisissez toutes les opportunités de répétitions publiques. Construisez un réseau : festivals, metteurs en scène et organisateurs sont les passeurs de carrière. »
Réalités du terrain
Sophie, voltigeuse : « Le quotidien implique beaucoup de soin aux chevaux, des répétitions matinales et des déplacements. Il faut accepter l'incertitude des saisons et être polyvalente : du transport des chevaux à la communication sur les réseaux. Mais chaque représentation est unique. »
Questions fréquentes (FAQ)
- Comment devenir cavalier de spectacle équestre ? Pour débuter, combinez une solide formation équine (CAPA, BPJEPS équitation) et des formations artistiques (écoles de cirque, mise en scène). Acquérez de l'expérience via stages, apprentissage en compagnie et répétitions publiques. La VAE permet aussi de valoriser l'expérience. Multipliez les partenariats et développez un portfolio vidéo de vos numéros.
- Faut-il un diplôme obligatoire ? Aucun diplôme unique n'est strictement obligatoire pour être artiste, mais encadrer ou former nécessite des diplômes reconnus (par exemple BPJEPS ou DEJEPS). Certaines structures demandent des certifications pour des raisons d'assurance et de sécurité.
- Quel est le salaire moyen ? Le salaire varie : début proche du SMIC (1 600–1 900 € brut/mois), confirmé 2 500–4 000 € brut. Les intermittents perçoivent des cachets variables et complètent souvent par des prestations privées ou formation.
- Quelles compétences techniques sont indispensables ? Maîtrise du dressage, voltige ou haute école selon la spécialité, sens de la chorégraphie, gestion du cheval en situation de stress et techniques de sécurité. Savoir travailler la mise en scène et se synchroniser avec la musique est un atout.
- Peut-on se reconvertir dans ce métier ? Oui. Des parcours de reconversion existent via formations courtes, BPJEPS, stages ou VAE. L'expérience préalable avec les chevaux accélère la transition. Des dispositifs comme le CPF ou Pôle emploi peuvent financer les formations.
- Quels risques professionnels ? Chutes, blessures, stress physique, manipulation d'animaux et risques liés aux transports. La prévention, l'assurance et la formation aux gestes de sécurité minimisent ces risques.
- Faut-il posséder ses chevaux ? Ce n'est pas obligatoire mais possible. Travailler pour une compagnie permet souvent d'utiliser les chevaux de la troupe. Posséder des chevaux implique coûts d'entretien, hébergement et responsabilités administratives.
- Comment se faire connaître ? Constituez un dossier vidéo professionnel, participez à des festivals, collaborez avec des metteurs en scène et utilisez les réseaux sociaux. Le bouche-à-oreille dans le milieu artistique et les partenariats avec agences événementielles sont essentiels.
Conclusion
Le métier de cavalier de spectacle est exigeant mais passionnant : il allie art, technique et lien profond avec le cheval. Renseignez-vous, formez-vous et mettez en scène votre passion pour en faire une carrière.