
Description du métier
Le dresseur prépare les chevaux pour des prises de vues réalistes et sûres. Il conçoit les numéros, répète les séquences et coordonne le travail avec l'équipe de tournage.
Il doit allier maîtrise du dressage, sens artistique et capacités organisationnelles.
Missions principales
Le dresseur de chevaux de cinéma conçoit les comportements requis par le scénario et les entraîne progressivement. Ses tâches quotidiennes incluent l'habituation des animaux aux décors, aux caméras, aux bruits et aux costumes, la mise en place d'exercices pour obtenir des actions précises (galop contrôlé, arrêt, toucher, cabré partiel) et la répétition des séquences avec les acteurs et cascadeurs. Il supervise l'échauffement et la récupération des chevaux, veille à leur bien-être et gère les imprévus. Le dresseur rédige également des protocoles de sécurité et communique avec le réalisateur pour adapter les demandes techniques au comportement équin.
Environnement de travail
Le métier s'exerce sur des plateaux de tournage, dans des haras, des centres équestres ou en extérieur selon les besoins du scénario. Les journées peuvent être longues et variables : répétitions matinales, tournages nocturnes, déplacements fréquents. Le dresseur collabore avec des réalisateurs, régisseurs, vétérinaires, costumiers et cascadeurs. En plateau, il doit souvent adapter rapidement les exercices à un contexte changeant (météo, contraintes de production) tout en assurant la sécurité du cheval et des équipes.
Profil et qualités requises
Le professionnel doit avoir une grande expérience du cheval, un excellent contrôle du dressage et une bonne connaissance du comportement animal. Patience, sang-froid et sens de la pédagogie sont indispensables pour gérer chevaux et acteurs. La créativité et le sens du spectacle aident à proposer des solutions esthétiques et réalistes. Le dresseur doit également faire preuve d'autorité calme, responsabilité éthique et bonnes compétences en communication pour travailler avec une équipe pluridisciplinaire.
Formations et diplômes
Il n'existe pas un parcours unique pour devenir dresseur de chevaux de cinéma, mais plusieurs formations équestres, certifications et expériences pratiques sont recommandées. L'acquisition d'un diplôme professionnel renforce la crédibilité et ouvre plus d'opportunités sur les plateaux.
Parcours de formation classique
Beaucoup débutent par un CAPA ou BP en équitation pour acquérir les bases. Les diplômes comme le BPJEPS équitation (option sport ou enseignement) ou une formation agricole (Bac Pro CGEH) apportent une solide formation pratique. Des compléments spécialisés en comportement animal, éthologie ou dressage de spectacle sont utiles. Enfin, l'expérience en piste, la participation à projets cinématographiques ou aux compagnies de spectacle hippique constituent un véritable + pour percer dans ce métier.
Établissements et organismes de formation
En France, les centres de formation équestre, les haras nationaux, les établissements agricoles (lycées agricoles) et les écoles privées proposent des cursus adaptés. Des stages spécialisés ou des certificats professionnels sont offerts par des organismes de formation continue et par des professionnels du cinéma équestre. Les festivals et rencontres professionnelles (festivals de cascades, forums équestres) sont des lieux privilégiés pour se constituer un réseau.
Coût et durée des études
Un CAPA se prépare en 2 ans après la 3e, le BPJEPS en 10 à 18 mois. Les coûts varient : formations publiques ou en alternance peuvent être prises en charge, tandis que les cursus privés ou stages intensifs coûtent de quelques centaines à plusieurs milliers d'euros. L'alternance et les financements régionaux facilitent l'accès aux formations. L'expérience pratique accumulée au fil des saisons reste le facteur déterminant pour entrer sur les plateaux.
Compétences et qualifications
Le dresseur doit combiner compétences techniques, relationnelles et condition physique pour exercer efficacement. La polyvalence est la clé du succès dans cet univers exigeant.
Compétences techniques
Maîtrise du dressage classique et du travail en liberté, capacité à enseigner des gestes précis (arrêts, appuyers, cessions), gestion des imprévus et habituation aux stimuli de plateau (caméras, effets sonores). Connaissance des règles de sécurité en équitation, premiers soins équins et protocoles de manutention. Savoir concevoir des séquences adaptées au scénario tout en préservant le bien-être du cheval.
Compétences relationnelles
Patience, pédagogie et capacité à expliquer des exercices aux acteurs non-équitatifs. Sens du travail en équipe, diplomatie face aux contraintes de production et capacité à négocier des solutions techniques. Écoute du vétérinaire et du régisseur pour garantir la sécurité et la faisabilité des scènes.
Condition physique et prérequis
Bonne condition physique, résilience aux journées longues et aux conditions extérieures. Niveau d'équitation avancé, aisance en selle et polyvalence entre différentes disciplines (dressage, travail en liberté, obstacle simple). Permis de conduire souvent requis pour les déplacements et la remorque.
Débouchés et marché de l'emploi
Le marché du dresseur de chevaux de cinéma reste de niche mais dynamique, porté par le cinéma, la publicité, les séries et les spectacles vivants. La réputation et le réseau sont déterminants pour accéder aux missions.
Opportunités professionnelles
Les principaux employeurs sont les productions de films, les agences de cascade équestre, les compagnies de spectacle hippique, les studios publicitaires et les parcs à thème. Le dresseur peut aussi intervenir pour la télévision, les reconstitutions historiques, les vidéoclips ou les événements équestres. Les opportunités viennent souvent par recommandation et portfolio vidéo des chevaux en situation de tournage.
Statut professionnel
Le métier s'exerce en tant que salarié au sein d'une compagnie ou d'un centre équestre, en tant qu'indépendant / auto-entrepreneur pour des missions ponctuelles, ou sous contrat pour une production. Certains dresseurs combinent plusieurs statuts selon la saison. Le travail en freelance reste fréquent et nécessite une bonne gestion administrative.
Régions et mobilité
Les zones avec une forte activité audiovisuelle (Île-de-France, Occitanie, Provence-Alpes-Côte d'Azur) offrent plus de missions. La mobilité est essentielle : tournages nationaux et internationaux, déplacements avec chevaux et transport adaptés. Une implantation proche d'un grand pôle cinématographique facilite l'accès aux opportunités.
Salaire et rémunération
Les rémunérations varient fortement selon le statut, l'expérience et la notoriété. La rareté des profils spécialisés et la qualité du réseau influencent beaucoup les revenus.
Salaire débutant
En début de carrière, un dresseur salarié ou aidant dans un centre peut percevoir le SMIC ou un salaire proche (1 300 à 1 600 € brut mensuels selon convention). En mission ponctuelle pour un tournage, le cachet journalier peut complétementer ces revenus.
Évolution salariale
Avec de l'expérience, une solide réputation et un portfolio de réalisations, le dresseur peut demander des cachets plus élevés (plusieurs centaines à milliers d'euros par mission selon l'ampleur). Les chefs d'équipes ou directeurs équestres de grande production peuvent atteindre des revenus confortables.
Facteurs influençant la rémunération
La rémunération dépend du statut (salarié vs indépendant), de la région, de la complexité de la scène, du nombre de chevaux impliqués et des assurances nécessaires. La détention de chevaux propres et l'offre de services complémentaires (transport, soins) augmentent la valeur professionnelle.
Conditions de travail
Le travail est passionnant mais exigeant. Il combine horaires variables, contraintes logistiques et forte responsabilité envers les animaux et les équipes.
Organisation du temps de travail
Les journées sont souvent longues et irrégulières : répétitions, rendez-vous avec la production, tournages parfois en horaires décalés. La saisonnalité existe (plus de tournages en certaines périodes) et les missions peuvent être ponctuelles ou régulières. La planification des déplacements et la gestion des chevaux (transport, hébergement) demandent une grande organisation.
Avantages du métier
Travailler au contact des chevaux, participer à la création cinématographique et voir son travail à l'écran sont des sources de grande satisfaction. Le métier offre créativité, diversité des environnements et rencontres artistiques. Possibilité de combiner plusieurs activités équestres (cours, spectacles, coachings).
Contraintes et difficultés
Les risques existent : accidents en plateau, stress des chevaux, enjeux de sécurité importants. La charge physique est élevée (manutention, longues journées). La stabilité des revenus peut être faible en début de carrière, nécessitant polyvalence et réseau. Le respect strict de l'éthique animale et des réglementations impose rigueur et investissements (assurances, matériel).
Évolution de carrière
Les perspectives varient selon l'ambition, le réseau et la spécialisation. Le parcours peut mener à des postes de référence artistique ou à l'entrepreneuriat.
Perspectives d'évolution
Avec l'expérience, un dresseur peut devenir chef d'équipe équestre, coordinateur de cascades ou consultant pour productions internationales. Il peut aussi monter sa propre structure (compagnie, agence). La notoriété donne accès à des projets de grande ampleur et à un meilleur pouvoir de négociation.
Spécialisations possibles
Spécialisation en travail en liberté, cascades équestres, dressage classique pour cinéma, ou entraînement de chevaux pour reconstitutions historiques. D'autres se tournent vers la formation d'acteurs, la chorégraphie équestre ou la coordination de sécurité en plateau.
Reconversion et passerelles
Le dresseur peut évoluer vers l'enseignement, la gestion de centre équestre, le soin animalier spécialisé ou la production d'événements équestres. Les compétences en gestion, communication et sécurité facilitent la transition vers des postes administratifs ou de direction.
Accès au métier et reconversion
Différents parcours permettent d'accéder au métier, que l'on soit jeune diplômé ou en reconversion. L'expérience pratique et la constitution d'un réseau sont déterminantes.
Pour les jeunes et étudiants
Après un CAPA ou un Bac Pro orienté équitation, poursuivre par un BPJEPS ou des stages spécialisés est conseillé. Participer à des spectacles hippiques, travailler en centre équestre et enregistrer des vidéos professionnelles de chevaux en travail augmentent les chances. Les écoles et haras nationaux proposent aussi des formations professionnalisantes utiles.
Pour les adultes en reconversion
Des formations continues, des stages intensifs et des parcours en alternance existent pour les adultes. Le financement via le CPF, Pôle Emploi ou les OPCO peut aider. Une reconversion réussie repose sur un plan progressif : commencer comme assistant, accumuler des missions et développer un réseau de productions et agences.
VAE et expérience professionnelle
La Validation des Acquis de l'Expérience (VAE) permet d'obtenir des diplômes (BPJEPS, titres pro) en valorisant l'expérience acquise. La VAE est une voie intéressante pour formaliser des compétences acquises sur le terrain et faciliter l'accès à des postes qualifiés.
Réseau professionnel et réglementation
Le secteur s'appuie sur des syndicats, associations et fédérations liés à l'équitation et au spectacle. Le respect des normes de sécurité, des certificats vétérinaires et des assurances professionnelles est obligatoire. Les interdictions et recommandations en matière de bien-être animal sont de plus en plus strictes, influençant les pratiques de tournage et les demandes des productions.
S'inscrire auprès d'associations professionnelles, adhérer à une assurance responsabilité civile adaptée et obtenir des attestations de compétence (premiers secours équins, manipulation sécurisée) sont des prérequis pour travailler sereinement sur les plateaux.
Témoignages et retours d'expérience
Les récits de professionnels montrent la diversité des parcours et la réalité du terrain : passion, adaptation et exigence sont récurrentes.
Parcours inspirants
Certains dresseurs ont commencé comme palefreniers ou cavaliers de spectacle avant de se spécialiser. Un profil type : formation en équitation, années d'expérience en haras, puis premières missions en tant qu'assistant sur un tournage. La visibilité vient souvent d'un projet remarqué ou d'une collaboration durable avec une compagnie de cascades.
Conseils de professionnels
Les pros conseillent de constituer un portfolio vidéo professionnel, d'apprendre la gestion de projet et d'investir dans la formation continue (sécurité, comportement équin). Ils insistent sur l'importance du réseau : assister à des tournages, rencontrer régisseurs et cascadeurs et proposer des démonstrations pratiques.
Réalités du terrain
Le quotidien combine répétitions longues, gestion du stress animal et négociations avec la production. Les contraintes logistiques (transport de chevaux, gestion des hébergements) pèsent souvent sur l'organisation. Malgré cela, l'émotion de voir son cheval à l'écran et la satisfaction du public compensent les difficultés.
Questions fréquentes (FAQ)
- Comment devenir dresseur de chevaux de cinéma ? Pour débuter, suivez une formation équestre (CAPA, BPJEPS), accumulez de l'expérience pratique en haras et en spectacle, puis cherchez des missions comme assistant sur plateau. Créez un portfolio vidéo montrant vos chevaux en situations variées et développez votre réseau auprès de productions et agences.
- Quel diplôme est indispensable ? Aucun diplôme unique n'est obligatoire, mais un BPJEPS équitation ou un CAPA donne une base solide. Les formations complémentaires en comportement équin, sécurité et premiers secours sont très appréciées.
- Quel est le salaire moyen ? En début de carrière, comptez autour du SMIC pour un poste salarié. En indépendant, les cachets varient fortement : de quelques centaines à plusieurs milliers d'euros selon la taille du projet et la notoriété.
- Faut-il posséder ses propres chevaux ? Posséder des chevaux est un atout car cela facilite la disponibilité et le contrôle sanitaire, mais beaucoup de dresseurs travaillent aussi avec des haras ou préteurs. La confiance des producteurs dépend surtout de la qualité du travail démontré.
- Quels sont les risques ? Les risques incluent accidents en plateau, stress pour les chevaux et responsabilités légales. Le respect strict des règles de sécurité, des assurances et des protocoles vétérinaires est essentiel pour limiter ces risques.
- Peut-on se reconvertir dans ce métier ? Oui. Des formations continues, la VAE et des stages pratiques permettent de se reconvertir. Commencer comme assistant et accumuler de l'expérience pratique est la voie la plus courante.
- Quelles compétences vidéo faut-il avoir ? Savoir produire un portfolio vidéo professionnel, filmer des séquences d'entraînement et savoir présenter ses prestations en ligne sont clés. La capacité à expliquer et démontrer techniquement en vidéo facilite l'embauche.
- Où trouver des missions ? Les missions se trouvent via agences de cascades, réseaux professionnels, annonces de production, festivals et bouche-à-oreille. Installer sa structure proche d'un pôle audiovisuel augmente les opportunités.
- Le bien-être animal est-il prioritaire ? Absolument. Le respect de l'éthique équine, la consultation vétérinaire et l'adaptation des exercices selon l'état du cheval sont prioritaires. Les productions exigent de plus en plus des garanties de bien-être.
- Faut-il un permis et un matériel spécifique ? Le permis et une remorque adaptée sont fréquemment requis pour transporter les chevaux. Du matériel de sécurité, des protections et des équipements de transport conformes aux normes sont indispensables.
Conclusion
Le métier de dresseur de chevaux de cinéma exige passion, compétence et persévérance. Pour les amoureux du cheval et du cinéma, c’est une carrière riche et créative. Renseignez-vous, formez-vous et lancez-vous.